Info Tabac du Mois : Tabagisme et cancer. Quel lien ?
Publié le : 23 février 2024
Un rendez-vous proposé par l'Association Grand Est Sans Tabac et la mission santé de la Communauté d'Agglomération Portes de France Thionville

Le cancer est la première cause de mortalité en France.
Il existe de nombreux facteurs de risques d’apparition des cancers : l’âge, le sexe, l’histoire familiale, nos comportements et notre environnement.
On estime que près de la moitié des cancers diagnostiqués chaque année[1] pourrait être évitée en changeant nos comportements quotidiens et nos modes de vie, réduisant ainsi notre exposition aux principaux facteurs de risques évitables de cancers.
Dans le cadre des évènements nationaux Mars Bleu, mois de prévention sur le cancer colorectal, et la Semaine nationale de lutte contre le cancer du 15 au 21 mars 2024, nous faisons le point sur le lien entre tabagisme et cancer.
Le tabac, première cause de mortalité par cancer
Le tabac n’est pas un produit comme les autres. C’est le seul produit de consommation courante responsable du décès de la moitié de ses consommateurs réguliers. Chaque année, en France, ce sont plus de 75 000 fumeurs qui décèdent de maladies liées à leur tabagisme, dont 46 000 par cancer.
Le tabac est donc le premier facteur de risque évitable de cancers.
Les différents cancers liés au tabagisme
Le tabac est impliqué dans la survenue de 17 types de cancers :
- Principalement :
- Plus de 8 cancers du poumon sur 10
- Près de 70 % des cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, larynx, pharynx, œsophage)
- Environ 50 % des cancers de la vessie
- Mais aussi, moins fréquemment, d’autres organes :
- Sein
- Foie
- Pancréas
- Estomac
- Rein
- Colon
- Rectum
- Col de l’utérus
- Ovaire
- Certaines leucémies
- Etc.
Chez la femme
Le cancer du poumon
En 2018, une étude de Santé publique France prévoit que le cancer du poumon sera dans un avenir proche le plus meurtrier chez l’ensemble des femmes, devant le cancer du sein.
En effet, en France, entre 2000 et 2014, la fréquence du cancer du poumon a augmenté de 71 % chez les femmes et baissé de 15 % chez les hommes.
Les femmes touchées par ce cancer ont majoritairement entre 55 et 74 ans, et, pour cette tranche d’âge, la mortalité par cancer du poumon est déjà supérieure à celle par cancer du sein [2]. Ces femmes appartiennent à la génération née dans les années 1950 et qui a commencé à fumer en nombre dans les années 1970 [3].
Le cancer du sein
Le tabagisme actif augmente le risque de cancer du sein de 16 %, et l’exposition au tabagisme passif l’augmente de 10 %.
De plus, plus l’initiation tabagique a lieu à un jeune âge, plus le risque de cancer du sein est élevé.
Les cancers du col de l’utérus et de l’ovaire
Ces cancers sont aussi plus fréquents chez les fumeuses.
Le tabagisme passif
Le fait d’être exposé et d’inhaler, de manière involontaire, la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs (fumée expirée par le fumeur et également fumée qui se dégage de la cigarette ou des autres produits du tabac fumés) augmente, chez les non-fumeurs, la fréquence des cancers du poumon de 25 % et celle des cancers du sein de 10%.
Parmi ces localisations cancéreuses, certaines ont un faible espoir de guérison ; ainsi, le plus fréquent des cancers du fumeur, le cancer du poumon, a un taux de survie à cinq ans, inférieur à 20 % chez les hommes et de l’ordre de 25% chez les femmes[4].
Combien de substances cancérogènes dans la fumée de tabac
La fumée de cigarette est toxique. Elle contient plus de 4 000 substances chimiques dont au moins 50 sont cancérogènes connus [5] : benzène, arsenic, chrome, goudrons, polonium, etc.
L’importance de la durée du tabagisme
Le risque de développer un cancer, et en particulier celui du poumon, dépend un peu du nombre de cigarettes fumées par jour, mais beaucoup plus du nombre d’années de tabagisme. Ce qui veut dire que le risque de cancer du poumon chez les fumeurs de quelques cigarettes par jour devient majeur dès lors qu’ils ont fumé plus de 10-20 ans : il n’y a pas de petit fumeur heureux.
Un arrêt du tabac est toujours bénéfique
Le meilleur moyen de se protéger est de ne jamais commencer à fumer.
Pour ceux qui sont tombés dans l’addiction au tabac, le risque de cancer diminue progressivement au cours des années après l’arrêt complet du tabac. Cette baisse du risque est relativement lente, ce qui justifie un arrêt le plus jeune possible.
Alors même si le mot cancer peut faire peur, la bonne nouvelle est que nous ne sommes pas impuissants
Pour éviter les cancers de demain dus au tabac, c’est aujourd’hui qu’il faut agir en arrêtant de fumer.
Vous souhaitez arrêter de fumer !
Mettez toutes les chances de votre côté, faites-vous aider par un professionnel de santé de Thionville et par les professionnels des centres ci-dessous :
- CSAPA - Centre Edison : 03 87 66 41 50
27 rue de la vieille porte - Thionville
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- Permanence le mardi sur RDV
- Consultations Jeunes Consommateurs : 03 87 66 41 50
- CSAPA - Centre Baudelaire : 03 82 59 29 73
17 place Turenne - Thionville
Et consultez Tabac Info Service au 39 89 et sur www.tabac-info-service.fr
[1] Rapport du Centre international de recherche sur le cancer en collaboration avec l'Institut national du cancer - Les cancers attribuables au mode de vie et à l’environnement en France métropolitaine, CIRC, 2018 https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_report.pdf
[2] https://www.santepubliquefrance.fr/docs/projection-de-l-incidence-et-de-la-mortalite-par-cancer-en-france-metropolitaine-en-2017
[3] Bourdillon F. Éditorial. Les pathologies liées au tabac chez les femmes : une situation préoccupante. Bull Epidémiol Hebd. 2018;(35-36):682.
[4] Delafosse Patricia, Defossez Gautier, Molinié Florence, D’Almeida Tania, Lecoffre Camille, Lafay Lionel, Mounier Morgane, Coureau Gaëlle, Trétarre Brigitte, Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018 – Poumon, 17 novembre 2020
[5] www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/tabac/articles/quelles-sont-les-consequences-du-tabagisme-sur-la-sante