Patrimoine

Coup d'œil dans le rétro : histoire de cloches

Publié le : 17 avril 2025

Le Jeudi Saint, au terme de la liturgie eucharistique, le célébrant porte au "reposoir" les pains consacrés, qui seront reçus par les fidèles lors de la "messe des présanctifiés" (pré-consacrés) le Vendredi Saint. L’autel où vient d’être célébré la Cène du Seigneur est vide et dépouillé. Devant ce reposoir eucharistique, ce sont les heures de Gethsémani que nous devons revivre. Les cloches sont condamnées au silence pendant trois jours en signe de deuil.

Pour expliquer l’absence de sonnerie pendant cette période, on a dit longtemps aux enfants que les cloches partaient à Rome. Le Pape les bénissait avant leur retour.

Ce n’est que dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques qu’elles carillonnent pour annoncer la joie de la résurrection du Christ. On a dit longtemps aux enfants qu’elles revenaient chargées de friandises qu’elles déversaient dans les jardins et les prés, sur les balcons des appartements.

Dans l’est de la France, pour remplacer les cloches "parties à Rome" pendant la Semaine Sainte, les enfants faisaient sonner leurs crécelles dans les rues, pour annoncer les offices. La crécelle remplaçait la sonnette de l’autel dans les paroisses et les monastères.

Ces fêtes pascales nous permettent de revenir sur l’histoire. En effet, la Ville compte dans son patrimoine de nombreuses cloches. Le Beffroi de Thionville, outre la grosse cloche "Suzanne" de 2 tonnes, possède aussi trois cloches plus petites installées dans la lanterne et reliées à l'horloge de la ville ; la plus petite, sonnant les quarts (note Sol) a été fondue en 1689 ; Il s'agirait de la cloche de la confrérie du saint sacrement placée à l'origine dans son oratoire.

A l’église Notre-Dame de l’Assomption on peut se laisser charmer par le son de Marie-Françoise, Marie-Anne, Marie-Thérèse et Marie-Josèphe qui ont été fondues par la maison Paccard à Annecy-le-Vieux et bénies en 1961.

L’église Saint-Maximin abrite six cloches provenant de la fonderie Farnier de Robécourt datant de 1921. La plus grosse pèse près de 6 tonnes et la plus légère 277 kg.

L’église Saint-Joseph et Saint-Louis de Beauregard compte également de nombreuses cloches dont quatre datent de 1899. Le Temple, pour sa part, possède trois "petites cloches" (130 à 260 kg.) du fondeur Farnier de Robécourt datant de 1922 en remplacement des anciennes qui ont disparu.

Certaines cloches ont disparu lors de la Première Guerre mondiale. Ainsi, en juin 1917, l’église Saint-Maximin et le Temple en perdent trois au profit de l’armée. Réquisitionnées elles finissent par être fondues pour être transformées en obus. Les cloches de plusieurs églises de Lorraine, que les Allemands voulaient envoyer en Allemagne, seront retrouvées posées à même le sol à la gare de Thionville comme en témoignent les photographies prises en novembre 1944. Des cloches qui vont reprendre leur place et donner de la voix sauf à Pâques.

 

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